Affaire N. Bonnemaison : la parole est donnée au député J.Leonetti et au Pr Didier Sicard

Publié le 19 Juin, 2014

Parallèlement à l’affaire Vincent Lambert, patient tétraplégique dont la vie est entre les mains du Conseil d’Etat (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 20/06/2014), l’affaire N. Bonnemaison suit son court devant la Cour d’assise des Pyrénées-Atlantique. Pour rappel, N. Bonnemaison est un médecin urgentiste, accusé d’avoir pratiqué l’euthanasie sur sept patients en fin de vie.

 

Mardi 17 et mercredi 18 juin, la cour a interrogé le député Jean Leonetti – auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie – et le Pr Didier Sicard. 
Ainsi, le député Jean Leonetti a précisé : “Nicolas Bonnemaison n’est pas un assassin mais dans un contexte particulier il a choisi l’illégalité, la transgression“. Après avoir expliqué les principes de la loi du 22 avril 2005, le député Jean Leonetti a été interrogé par le président de la cour, Michel le Maître: “est-il obligatoire de consulter d’autres médecins en cas de décision de sédation pour des patients en phase terminale?“. A cette question, J. Leonetti a répondu que la ‘collégialité’ – qui s’impose en cas d’arrêt des traitements – ne l’est pas s’agissant de l’administration d’une substance visant à soulager le patient mais pouvant avoir comme effet secondaire la mort. Pour autant, il estime que N. Bonnemaison a violé le droit pénal : “il a donné la mort à des malades qui ne la demandaient pas (…) il a choisi l’illégalité” a-t-il déclaré. Par son acte, ” ‘l’urgentiste a pratiqué une médecine qui n’a plus cours, datant d’une époque où les soins palliatifs étaient rares, une médecine ‘ayant du mal à résister à sa toute puissance‘ ” a poursuit J. Leonetti. Aujourd’hui, le travail en équipe est essentiel dans les hôpitaux : “si on fait ça tout seul, un jour on fait une erreur“.

 

De son côté, le Pr Didier Sicard a tenu à revenir sur les lois Kouchner de 2002 et Leonetti de 2005: la première a permis de “rétablir l’équilibre dans la société et la médecine“; la seconde est “très réputée à l’étranger” et “de grand qualité” car elle définit des “choix clairs” sur la fin de vie. Cependant, elle est “ignorée par la plupart des médecins et par le grand public“. Ainsi, “la fin de vie est laissée à l’improvisation des équipes médicales“.

Sur le procès de N. Bonnemaison, le Pr D. Sicard ne s’est pas prononcé sauf à préciser que “laisser un médecin tout seul, en lui abandonnant les malades les plus graves, peut aboutir à ce genre de désastre.” 
En conclusion, il faut, selon lui, pour que ce procès ait un sens, “que la médecine affronte cette capacité d’aider à mourir“, que les actes de “sédation en phase terminale” puissent être réalisés de “façon plus transparente” et que “cesse ‘la clandestinité’ “. 

legeneraliste.fr 11/06/2014 et 19/06/2014 – leparisien.fr 19/06/2014

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