Adoption : une proposition de loi vide « de l’essentiel pour sécuriser un enfant »

Publié le 30 Nov, 2020

« L’oriflamme affichée de répondre à “l’intérêt supérieur de l’enfant” est fallacieuse, véritable imposture. » Dans une tribune pour le journal La Croix, Christian Flavigny, pédopsychiatre, psychanalyste, expert agréé pour l’adoption et membre du groupe de travail-Famille de l’Institut Thomas More, s’insurge contre la proposition de loi relative à l’adoption qui sera discutée le 2 décembre (cf. Proposition de loi adoption : vote de l’Assemblée en 1e lecture).

Pour le pédopsychiatre, la proposition oublie que « cet enfant qui n’a pu devenir l’enfant de ceux qui lui ont donné naissance, est plus encore que tous les autres enfants dans le besoin d’établir sa raison d’être au monde depuis une cohérence symbolique de sa venue dans sa famille ». C’est la raison pour laquelle « l’adoption plénière votée en 1966 avait prévu que les parents adoptants forment un couple dont la relation porte l’enfantement, même non concrétisé du fait d’un aléa organique, afin qu’elle forme le socle fondant la vie psychique de l’enfant, établissant sa place comme fils ou fille de ses parents » explique l’expert. En établissant le mariage comme condition requise, « l’adoption fut ainsi établie comme une filiation en une cohérence repérable pour l’enfant, dans la même dynamique familiale que pour tout enfant ».

Pour Christian Flavigny, la loi de 2013, en ouvrant « à tous » le mariage et l’adoption (cf. Le mariage pour tous, une porte ouverte à la PMA et à la GPA pour tous), « a insécurisé l’adoption en abolissant de son principe la filiation cohérente qui régule le lien parent-enfant ». « Une personne seule ou une union de même sexe peuvent aimer l’enfant mais, rendant son enfantement inconcevable, le privent du socle filiatif cohérent établissant sa raison d’être », affirme le pédopsychiatre. Et cette proposition de loi « vide encore un peu plus l’adoption de l’essentiel pour sécuriser un enfant pourtant fragilisé par son abandon antérieur. »

Source : La Croix, Christian Flavigny (27/11/2020)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Interface cerveau-machine : un homme atteint de la maladie de Charcot parvient à « parler »
/ Transhumanisme

Interface cerveau-machine : un homme atteint de la maladie de Charcot parvient à « parler »

Des scientifiques ont mis au point une interface cerveau-machine qui « traduit les signaux cérébraux en paroles avec une précision ...
Une adolescente qui voulait être euthanasiée traitée par neuromodulation
/ Fin de vie

Une adolescente qui voulait être euthanasiée traitée par neuromodulation

« C'est comme si on lui avait lancé une bouée de sauvetage », témoigne sa maman. « Reste à savoir si le traitement ...
blood-1813410_960_720_pixabay

Des cellules iPS humaines différenciées en cellules souches hématopoïétiques

Ces travaux ouvrent la voie à des traitements personnalisés, par exemple pour les enfants atteints de leucémie ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres