Accouchement sous X et intérêt de l’enfant

Publié le 9 Fév, 2011

Sur Le Monde.fr, le psychanalyste Christian Flavigny soutient que l’accouchement sous X "n’a en rien privé les enfants d’une information utile à leur épanouissement" comme le fait penser le rapport de Brigitte Barèges proposant de mettre fin à l’accouchement sous X au profit d’un accouchement dans la discrétion (Cf. Synthèse de presse du 26/01/11).

Si une minorité d’enfants nés sous X protestent, une majorité reste silencieuse "parce qu’elle a dépassé depuis longtemps, au sein de la vie familiale qu’a procuré l’adoption, la question suscitée par l’abandon premier". Pour Christian Flavigny, la minorité qui dit sa colère de façon démonstrative se débat en réalité avec la souffrance commune de difficultés tumultueuses avec le milieu familial, "identique avec celle d’autres jeunes qui n’ont pas connu l’abandon originel et donc connaissent leur génitrice qui est aussi leur mère, mais sont en difficulté relationnelle avec elle".

A rebours de l’actuelle mise en avant du "droit à connaitre ses origines personnelles", lesquelles se résument au génétique, Christian Flavigny loue la spécificité française de l’accouchement sous X taxée à tort d’archaïsme alors qu’elle se fonde sur la constitution du lien de filiation, base de l’identité de l’enfant.  Ce n’est pas dans une "attestation génétique" que les "fameuses ‘origines’ se cherchent"  mais dans "les désirs de nos parents de nous avoir eus comme leur enfant", dans le fait "d’avoir été attendu par ceux là devenus nos parents par le destin".

Pour Christian Flavigny, en entretenant un "fil factice" entre l’enfant né sous X et la femme ayant fait le choix d’accoucher anonymement pour des raisons personnelles, le rapport de Brigitte Barèges piège l’enfant qui se trouve en difficulté dans sa famille adoptive. Ce dernier risque de "se précipiter dans le leurre que constitue ‘la recherche des origines personnelles’ hanté du sentiment d’avoir quelque chose à attendre des retrouvailles" là où l’enjeu est pour lui de "parvenir à se pardonner de n’avoir pas été l’enfant attendu par la femme qui le mit au monde, alors qu’il n’y pouvait rien".

Le Monde.fr 08/02/11

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