Le débat autour de l’accouchement sous X a été relancé avec l’histoire d’une petite fille abandonnée à la naissance par sa mère mais confiée à ses grands-parents biologiques qui en réclamaient la garde (Cf. Synthèse de presse du 27/01/11).
La mère qui s’est sentie "trahie par la justice" après l’exposition de sa maternité, dénonce la primauté des droits de l’enfant sur les siens.
La présidente de l’association "les X en colère", dénonce justement l’inverse. Pour elles, ce sont les droits des enfants nés sous X qui ne sont pas respectés : "les femmes ont des droits mais les enfants aucun. Une femme est censée ne jamais avoir accouché et nous on est censé ne jamais être né."
Un rapport préconisant la levée de l’anonymat a été présenté par la député, Brigitte Barèges qui pense que cette situation est différente de celle concernant les dons de gamètes car "dans le cas de l’accouchement sous X, il y a un drame, l’abandon d’un enfant."
Pourtant, selon la secrétaire du planning familial Marie-Pierre Martinet, la loi actuelle "respecte la volonté de la femme sans nier les attentes de l’enfant puisque celle-ci est invitée à laisser des éléments dans le dossier." Elle craint que la levée de l’anonymat amène les femmes, ayant "peur d’aller accoucher à l’hôpital" à se mettre en danger.
De plus, Ségolène Royale, alors ministre délégué à la famille en 2002, avait créé le Conseil national pour l’accès aux origines (Cnaop) afin de faciliter l’accès aux origines personnelles.
"Jusqu’ à présent, on avait une espèce de mur de Berlin entre l’accouchée et la famille. Cela ouvre une brèche, reste à savoir jusqu’où", analyse Hélène Poivey-Leclercq, avocate spécialisée dans le droit de la famille.
Le Journal du Dimanche (Anna-Laure Barret et Garance Le Caisne) 13/02/11