Le magazine l’Express consacre un article au diagnostic préimplantatoire (DPI), méthode dont l’objectif est de sélectionner, après fécondation in vitro, des embryons non porteurs d’une maladie héréditaire grave. Les embryons atteints de la maladie recherchée sont éliminés.
Dans certains pays on commence à assouplir cette pratique, réservée à l’origine à des maladies graves pour l’enfant. En Grande-Bretagne, les autorités médicales ont autorisé récemment le recours au DPI pour sélectionner un embryon indemne d’un gène de prédisposition au cancer du sein (cf. Revue de presse du 12/01/09).
En France, la méthode a été autorisée par la loi de bioéthique de 1994. Elle est réservée aux couples mariés, dont la femme a moins de 37 ans et dont le futur enfant a un risque certain d’être atteint d’une maladie "grave et incurable". 400 couples y ont recours chaque année. Il existe trois centres agréés en France : Montpellier, Strasbourg et Clamart en Région Parisienne. Le Pr Frydman qui dirige ce service constate qu’il y a de plus en plus de demandes.
L’Express dresse le portrait d’un couple d’origine africaine, tous deux porteurs de la drépanocytose, une maladie du sang. Eux même ne sont pas malades, pas plus que leur fille de 2 ans. Ils souhaitent pourtant avoir recours au DPI pour leur deuxième enfant afin d’être "débarrassé" du gène anormal. De plus, ils souhaitent que ce bébé soit compatible avec sa grande sœur, afin qu’il puisse éventuellement servir de donneur de moelle si la petite fille venait à développer la maladie. "Votre fille ne nécessite pas de greffe pour l’instant, et il est fort possible qu’elle n’ait jamais à y recourir" ont alors répondu les médecins. Cette sélection de "bébés médicaments" a été autorisée en France "à titre provisoire" depuis un an pour des affections d’une extrême gravité. Pour l’instant aucune grossesse de ce type n’a été entamée.
L’Express.fr (Gilbert Charles) 08/07/09