Le Figaro revient sur l’annonce médiatique du premier bébé cloné en décembre 2002. Cette naissance par clonage n’a jamais été prouvée et au delà de cette annonce la communauté scientifique doute de plus en plus qu’il soit possible de parvenir un jour à cloner un être humain.
Rappelons que chez les mammifères, les taux de réussite de clonage sont extrêmement faibles. Quant aux animaux issus de cette technique, ils présentent de nombreuses anomalies. Par ailleurs on manque de recul pour garantir que les survivants du clonage présentent un patrimoine génétique parfaitement normal. Ian Wilmut, qui avait réussi à cloner la brebis Dolly reconnaît aujourd’hui encore être incapable d’expliquer comment Dolly a pu voir le jour.
Chez le primate d’autres spécificités pourraient compliquer la mise en oeuvre du clonage. Ainsi en avril dernier des chercheurs américains ont constaté que l’énucléation de l’ovule d’un singe entraîne la disparition de 2 protéines indispensables au développement de l’embryon. Il aura fallut 714 tentatives de clonage de petits singes pour arriver à ces conclusions.
Le clonage humain reproductif est unanimement condamné par la communauté internationale qui n’est pourtant pas parvenue à s’accorder pour l’interdire. Le débat entamé en novembre dernier aux Nations Unies a finalement été repoussé. De nombreux pays dont les Etats-Unis ont en effet estimé qu’il était urgent d’interdire le clonage humain sous toutes ses formes y compris thérapeutique.
En revanche, certains pays dont la France, ont refusé d’interdire le clonage thérapeutique. Certaines équipes profitent donc de ce flou, notamment aux Etats-Unis, en Italie, en Turquie ou en Chine pour poursuivre leur recherche sur le clonage d’embryons humains [officiellement pour récolter des cellules souches].
Le Figaro (Cyrille Louis ) 27/12/03