A propos des droits de l’animal

Publié le 7 Mai, 2007

Le quotidien Le Monde consacre un dossier à l’impact de l’industrialisation de l’agriculture sur les conditions de vie de l’animal d’élevage et sur la souffrance qu’elle engendre pour les animaux.

Florence Burgat, philosophe et directeur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) explique que l’évolution du statut de l’animal d’élevage a contribué "à mettre en cause la tradition de l’humanisme juridique, qui considère que seuls les êtres de raison ont des droits et qu’il n’y a pas de droits sans devoirs". Elle estime qu’il est capital de légiférer pour améliorer la condition animale.

Interrogée sur le fait que beaucoup craignent qu’en valorisant l’animal, on rabaisse l’humain, elle estime que "le fait de prendre soin des plus faibles l’honore [l’humanité]". "Je ne vois pas en quoi le souci porté aux animaux pourrait diluer les droits de l’homme, lequel y trouverait plutôt un surcroît de responsabilité".

Enfin, elle évoque la souffrance des éleveurs confrontés à ces situations. "Ils supportent mal d’un point de vue psychologique, le mode d’existence et les traitements qu’ils infligent aux animaux". Elle rappelle qu’en dehors de la chasse, de la pêche, de l’expérimentation, de la fourrure et des animaux, 1,036 milliard d’animaux de boucherie sont tués en France chaque année.

S‘il semble nécessaire de respecter les animaux, "certains semblent craindre qu’en valorisant l’animal on rabaisse l’humain", explique le journaliste du Monde. C’est justement à cette question qu’ont répondu Jean-Marie Meyer, professeur agrégé qui enseigne la philosophie générale en classe préparatoire et l’éthique à  l’Institut de philosophie comparée de Paris  ainsi que le journaliste et écrivain Patrice de Plunkett en publiant un livre "Nous sommes des animaux mais on n’est pas des bêtes" *.

Dans cet ouvrage, ils s’interrogent en profondeur sur ce qui sépare l’homme de l’animal. La première partie du livre est consacrée au psychisme de la bête. Les animaux communiquent : mais quoi et comment ? L’homme d’aujourd’hui ne se trompe-t-il pas lorsqu’il prête ses émotions humaines aux bêtes? La seconde partie étudie nos relations avec les animaux. Peut-on dire qu’un chat nous "sort de la solitude", alors qu’il n’est pas un humain ? Notre éthique a-t-elle quelque chose à voir avec le fonctionnement des sociétés animales ? Est-il vrai que les animaux ont une morale, dont serait issue la morale humaine ?

Jean-Marie Meyer et Patrice de Plunkett dénoncent la "crise de l’humain" que nous sommes en train de fabriquer sous couvert de "respecter l’animal". Leur livre pointe du doigt les différences entre la bête et l’homme et montre l’urgence, pour l’homme, de se redécouvrir lui-même.

* Nous sommes des animaux mais on n’est pas des bêtes, Jean-Marie Meyer, Patrice de Plunkett, ed. Presses de la Renaissance, avril 2007.

Le Monde (Hervé Morin) 07/05/07 –

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