Raj et Shahana Hashmi, originaire de Grande-Bretagne et parents d’un petit Zian âgé de 6 ans se battent depuis plus de 4 ans pour obtenir l’autorisation de mettre au monde un enfant, après un diagnostic préimplantatoire (DPI). En effet, pour soigner leur petit garçon qui souffre d’une maladie sanguine génétique, il faudrait pouvoir prélever des cellules ombilicales d’un petit frère ou d’une petit soeur compatibles.
"Le diagnostic préimplantatoire consiste à fabriquer in vitro des embryons. On laisse les embryons se développer puis on regarde le génome. On peut ainsi voir grâce au DPI si un embryon est compatible pour soigner son frère ou sa soeur" explique le Pr. Bernard Debré, chef du service d’urologie à l’hôpital Cochin.
Le 28 avril dernier, les parents de Zian ont finalement obtenu l’autorisation d’avoir recours aux bébés médicaments.(cf revue de presse du 19/04/05)
"Les bébés médicaments représentent un espoir pour des milliers de familles" déclare Bernard Debré."Ils pourraient bientôt être autorisés en France. Les gouvernements ne doivent pas s’y opposer. Le bébé médicament n’a rien à voir avec du clonage thérapeutique" ajoute t-il.
Cette question soulève cependant de nombreux problème éthiques : ces bébés médicaments seront-ils aimés pour eux mêmes ? En cas d’échec, ne vont-ils pas être culpabilisés ? Que deviennent les embryons créés et non utilisés ? Sur ce dernier point le Pr Bernard Debré affirme : "ces embryons sont dits surnuméraire. Comme ceux créés dans le but d’une fécondation in vitro et non utilisés, ils sont soit congelés, soit détruits. En cas de mort des parents, des embryons surnuméraires sont utilisés pour la recherche. En France, il y a environ 100 000 embryons surnuméraires" affirme Bernard Debré.
Celui-ci doit publier en octobre un essai baptisé "Nous t’aimerons tous autant" dans lequel il se prononce en faveur d’un "eugénisme de liberté".
Valeurs Actuelles (Mélanie Vast) 09/09/05