L’entreprise de biotechnologies Regeneron Pharmaceuticals s’apprête à racheter l’entreprise de tests génétiques 23andMe pour la somme de 256 millions de dollars (224,5 millions d’euros). L’entreprise intègrera les tests génétiques de 23andMe à ses activités et aura ainsi accès aux profils génétiques de plus de 15 millions d’utilisateurs dans le monde (cf. Le marché des tests génétiques : Ancestry entre en concurrence avec 23andMe).
Regeneron développe des traitements contre le cancer et les maladies cardiaques. Elle compte sur l’accès à l’une des plus grandes bases de données génétiques au monde pour accélérer le développement de thérapies personnalisées. En l’occurrence, 23andMe avait affirmé que 84% des utilisateurs de ses tests avaient donné leur accord pour une utilisation de leurs données personnelles à des fins de recherche médicale (cf. Du business autour des tests génétiques : 23andMe vend les droits d’un médicament ; 23andMe vient de vendre toutes ses données génétiques à l’industrie pharmaceutique).
« Nous avons une expérience significative en matière de gestion des données », affirme le co-fondateur et Président de Regeron George D. Yancopoulos. « Nous avons déjà utilisé les informations génétiques anonymisées de 3 millions de participants consentants, ce qui nous a permis de réaliser des avancées médicales en toute sécurité », assure-t-il.
23andMe avait subi une liquidation judiciaire en mars 2025, avec la démission de sa co-fondatrice et PDG Anne Wojcicki. La perspective d’un rachat avait suscité de vives inquiétudes : qu’en serait-il de la confidentialité des données personnelles détenues par l’entreprise ? (cf. La firme de tests génétiques 23andMe dépose le bilan et pourrait vendre les données personnelles de 15 millions d’utilisateurs)
Regeneron promet qu’elle respectera la législation en vigueur en matière de protection des données personnelles. Un expert indépendant devra rendre compte de l’impact de son activité sur le respect de la vie privée d’ici le 10 juin.
Complément du 10/06/2025 : Vingt-sept Etats et le District de Columbia ont intenté lundi une action en justice afin de bloquer la vente des données génétiques personnelles par 23andMe sans le consentement des clients. Les échantillons biologiques, les données ADN, les données de santé et les dossiers médicaux sont « trop sensibles » pour être vendus sans le consentement exprès et éclairé de chaque personne, a déclaré le procureur général de l’Oregon, Dan Rayfield, dans un communiqué de presse concernant le recours. « Les clients devraient avoir le droit de contrôler ces informations profondément personnelles et elles ne peuvent être vendues comme des biens ordinaires », a-t-il ajouté.
Sources : BioNews, Dr Tsveti Stoilova (27/05/2025) ; Data News, Kristof Van der Stadt, (20/05/2025) ; Regeron, communiqué de presse (19/05/2025) ; AP news (10/06/2025) – Photo : iStock
