“Chaque année c’est un nouveau record”. D’après les chiffres publiés par le quotidien belge Le Soir, la Belgique bat un nouveau record du nombre des euthanasies en 2013, avec 1 816 cas contre 1 432 en 2012, soit une hausse de 26,8%. Par rapport à 2002, année où la Belgique a légalisé l’euthanasie, il s’agit d’une augmentation de 700%.
D’après le projet de rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie, les néerlandophones y recourent davantage que les francophones, sans doute du fait de leur proximité avec les Pays-Bas, “premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie”. On y apprend également que 73% des patients étaient atteintes d’un cancer.
En 10 ans, la Commission de contrôle n’a jamais relevé un cas d’irrégularité dans les dossiers. Ce qui ne manque pas d’interpeller Etienne Dujardin, coordinateur des Dossards jaunes : “Peut-on vraiment croire qu’il y ait eu une si forte augmentation des maladies incurables en Belgique ?” et “Le Pr Wim Distelmans, coprésident de cette commission* , a lui-même affirmé en 2012 que près de la moitié des euthanasies étaient réalisées clandestinement en Belgique !”. Etienne Dujardin parle clairement d’une “dérive”. En effet, des cas connus en attestent : cette année, un Belge de 44 ans a été euthanasié après une opération de changement de sexe qui a échoué, deux frères sourds de 45 ans ont choisi de mourir ensemble car ils perdaient la vue, etc.
“Les médecins vont-ils bientôt avoir le droit de vie et de mort sur leurs patients ?” se demandent les réticents à l’euthanasie. La société belge de soins intensifs a récemment publié un document pour réclamer l’autorisation de l’euthanasie “non demandée”. Le Pr Jean-Louis Vincent, ancien président de cette société de soins intensifs, avait déclaré dans une tribune dans le quotidien Le Soir (25 février 2014), “l’euthanasie non demandée, qui est plus régulièrement pratiquée devrait susciter davantage l’intérêt” et “il s’agit bien de précipiter la mort lorsque la qualité de vie est devenue insuffisante”.
Le Figaro (Stéphane Kovavs) 30/05/2014 – Ouest France 28/05/2014